La Culture du viol by Marlène SCHIAPPA

La Culture du viol by Marlène SCHIAPPA

Auteur:Marlène SCHIAPPA
La langue: ara, fra
Format: epub
Éditeur: Editions de l'Aube
Publié: 2018-01-03T09:34:03+00:00


Une question d’éducation

Comme si la responsabilité d’éviter un viol incombait aux filles et aux femmes, l’écrasante majorité des campagnes contre le sexisme sont conçues pour être dirigées vers les femmes et les filles, pas vers les garçons et les hommes. Récemment, une circulaire demandant aux parents d’école maternelle de bannir les jupes pour leurs filles et d’ajouter des caleçons longs sous les robes a suscité des réactions vives de la part des milieux féministes.

À ce propos, les résultats des moteurs de recherche sur la requête « viol » sont sidérants. Quand on sait que Google est la première source d’information des 11-19 ans (voire, parfois, la seule), les réponses suggérées par l’algorithme donnent des frissons. Ainsi, lorsque l’on tape des mots comme « j’ai été violée », voici les expressions suggérées comme recherches associées : « comment violer quelqu’un » (dans son sommeil, qui a bu, etc. – sachant que 71 % des viols seraient prémédités, cela en dit long sur la documentation des violeurs), « je veux violer ma sœur », « où violer quelqu’un », comme si des conseils et des bonnes adresses allaient apparaître sur un genre de Tripadvisor du viol ! Ce qui montre bien que certaines personnes cherchent froidement comment elles pourraient réussir à commettre un crime (viol) avant de le faire – et écarte de fait les « pulsions hormonales » et « attirances incontrôlables » que l’on nous ressort à chaque fois.

Autre détail : les « j’aimerais me faire violer » ou « je me suis fait violer et j’ai aimé ça » sont aussi nombreux parmi les propositions. Ce qui signifie qu’ils sont beaucoup recherchés par les internautes. Or, quand on lance effectivement une recherche avec ces mots-clés, on tombe sur des sites porno bas de gamme mettant en scène des viols. Sortis de l’imagination d’hommes, à destination d’un public d’hommes hétérosexuels.

Cela amène une question : le viol apprécié par la victime – voire souhaité par elle – est-il un mythe, une construction de l’univers du X ? La féministe en moi, la femme en moi hurle que oui. D’abord pour ce qui est de la question fantasmagorique : le propre du fantasme est de se passer dans la tête d’un individu. Si une femme fantasme sur un viol, elle peut cesser le fantasme à tout moment. Il n’y a qu’elle avec ses propres pensées. Elle consent au fantasme. De même si elle y joue avec son partenaire dans le cadre d’échanges SM : elle est volontaire, elle consent. Fantasmer sur un viol est possible (même si moins, bien moins courant qu’on ne l’imagine) et n’a rien à voir avec la réalité d’un viol. Sur son blog Sexactu, Maïa Mazaurette75 livrait son avis :

« Les psys associent volontiers le sexe à la pénétration, et la réceptivité sexuelle à la passivité. C’est très réducteur mais c’est un discours qu’on entend encore partout : si tu as un vagin, tu es faite pour le masochisme, c’est quasiment biologique. Personnellement je ne suis pas du tout d’accord.



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